Loin de faire progresser la paix que le COE prétend défendre, cette déclaration entrave la réconciliation, alimente la division et met en danger les communautés juives à travers le monde. Son récit partial sape la confiance indispensable au dialogue interreligieux, qui nécessite un respect mutuel pour s'épanouir.
Le COE a déjà déclaré: «Ce qui pose problème, c'est la tendance de certains groupes à qualifier les critiques légitimes à l'égard des politiques du gouvernement israélien d'antisémites.» Soyons clairs: notre condamnation ne vise pas à étouffer les critiques légitimes à l'égard des politiques gouvernementales. En réalité, la déclaration du COE va bien au-delà de ces critiques. Elle construit un discours qui diabolise Israël tout en ignorant des réalités cruciales, exacerbant ainsi les conflits et la haine.
Nous pleurons la perte de toutes les vies innocentes, israéliennes et palestiniennes, prises dans ce conflit tragique. Pourtant, la déclaration du COE omet de manière choquante l'attaque barbare du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché une violence sans précédent contre les civils israéliens. Elle reste silencieuse sur les otages - hommes, femmes et enfants - qui endurent des conditions horribles en captivité, ignorant leurs souffrances continues et l'angoisse de leurs familles.
La déclaration ignore également le terrorisme continu du Hamas à l'encontre des Israéliens et des Palestiniens. En occultant ces faits, le COE élabore un récit qui est non seulement incomplet, mais aussi activement hostile à toute voie significative vers la paix. En fait, il ne se préoccupe nullement du bien-être, de la sûreté et de la sécurité d'Israël.
Le recours du COE à une rhétorique incendiaire et déséquilibrée, utilisant des termes tels que «génocide» et «apartheid» qui présentent Israël comme le seul agresseur tout en excusant les actions terroristes, a de graves conséquences. Cela peut très bien être interprété comme votre approbation par d'autres, y compris certains membres de vos propres confessions et communautés, qui utilisent ce langage comme une arme pour inciter à l'antisémitisme. En perpétuant cette image déformée, le COE manque à son obligation morale de promouvoir la compréhension et met au contraire en danger la vie des Juifs.
Les relations entre l'IJCIC et le COE sont aujourd'hui confrontées à une crise grave, précipitée par cette déclaration imprudente, qui sape gravement les fondements de notre partenariat interconfessionnel et nuit aux relations que nous avons établies depuis la relance de notre dialogue. Un dialogue authentique ne peut prospérer dans un climat de partialité et de déformation; il exige honnêteté, responsabilité et un engagement commun envers la vérité. Nous ne pouvons plus continuer à agir comme si ces désaccords fondamentaux n'étaient que de simples divergences d'opinion.
L'IJCIC reste déterminé dans sa quête de justice, de paix et de compréhension mutuelle. Nous appelons le COE à aligner ses actions sur ses objectifs déclarés et à œuvrer à la mise en place d'un cadre qui respecte la dignité de toutes les personnes impliquées dans ce conflit tragique. Ne pas le faire ne ferait que fracturer davantage nos relations et creuser les divisions que nous cherchons à combler.
Rabbin Mark Dratch
Président

