«Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre»
(Psaume 124,8)
Introduction
L'identité catholique est intimement liée à la foi foi d'Israël. La relation du christianisme avec le judaïsme est unique. Elle est différente de notre relation à toute autre tradition religieuse. Jésus était juif et notre tradition chrétienne s'est développée au sein du judaïsme du premier siècle de notre ère. Le pape François, dans son exhortation apostolique de 2013, Evangelii Gaudium, affirme ceci:
L’Église (…) considère le peuple de l’Alliance et sa foi comme une racine sacrée de sa propre identité chrétienne. (…) Le dialogue et l’amitié avec les fils d’Israël font partie de la vie des disciples de Jésus. (…) Dieu continue à œuvrer dans le peuple de la première Alliance et fait naître des trésors de sagesse qui jaillissent de sa rencontre avec la Parole divine. Pour cela, l’Église aussi s’enrichit lorsqu’elle recueille les valeurs du Judaïsme. (No. 247, 248, 249)
L'appréciation du judaïsme par le pape François s'appuie sur l'enseignement et les actions de ses prédécesseurs récents, en particulier les papes Jean XXIII, Jean-Paul II et Benoît XVI. Le profond respect que ces papes avaient pour le judaïsme s'appuie sur la vie de Jésus en tant que juif fidèle. L'enseignement de chacun de de ces papes a marqué une étape supplémentaire dans la réception de Nostra Aetate, la «Déclaration sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes».
Trois affirmations se dégagent clairement de Nostra Aetate. Tout d'abord, la reconnaissance du lien unique et permanent de l'Église avec les Juifs, la «lignée d'Abraham». Deuxièmement, la reconnaissance par l'Église de l'amour et de la fidélité durables de Dieu pour le peuple juif – une idée qui a été développée et exprimée par le pape Jean-Paul II sous la forme d'une alliance «irrévocable» avec le peuple juif. Enfin, la condamnation de l’antisémitisme par l'Église. Dans son discours de 1986 dans la synagogue de Rome, le pape Jean-Paul II a parlé des Juifs comme de ses frères et sœurs «aînés». Cette expression résume le cœur de l'enseignement catholique sur les relations entre Juifs et Chrétiens.
En 1992, les évêques catholiques australiens ont publié un ensemble de Lignes directrices et de recommandations visant à améliorer les relations entre Catholiques et Juifs. Ils ont écrit à la lumière des nouveaux développements au sein de l'Église et dans le monde. Aujourd'hui, trente ans plus tard, il est opportun de présenter un nouveau document à la lumière des développements mondiaux survenus depuis cette publication.
Nous souhaitons encourager toutes les personnes de bonne volonté, et en particulier les Catholiques d'Australie, à approfondir leur compréhension de la relation de l'Église avec le judaïsme en appréciant mieux la judéité de Jésus et de la première génération de ses disciples. Nous proposons également quelques lignes directrices sur la manière dont nous pouvons améliorer nos relations avec nos frères et sœurs Juifs, aujourd'hui et à l'avenir, afin qu'ensemble nous puissions contribuer à l'épanouissement de notre société.
Ces lignes directrices reflètent notre croyance dans le caractère sacré de chaque personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1,27). Cette croyance nous invite à dialoguer avec les gens, quelles que soient leurs convictions, en particulier avec le peuple juif. Notre société ne saurait être forte que si nous reconnaissons et honorons chaque personne et son droit de contribuer sa construction. Cette conviction nous pousse à agir pour contrer le racisme et l'antijudaïsme. Elle nous invite à être des instruments de paix.
Marcher ensemble…
… avec toute personne croyante
Nous constatons une augmentation de la collaboration et du soutien interreligieux dans l'ensemble de notre pays. L'époque actuelle a renforcé le désir d'affirmer la contribution que des personnes de différentes perspectives de foi peuvent apporter à l'esprit d'harmonie et au bien commun. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la croissance dans la compréhension et la coopération entre Juifs et Chrétiens. Les dons et les défis de la société australienne, de plus en plus diversifiée sur le plan religieux, ont conduit à une augmentation des initiatives catholiques dans le domaine interreligieux, telles que: dialogues abrahamiques; étude des religions du monde dans le cadre des programmes scolaires; promotion des principes de dialogue et de justice; rapprochement avec les Premières Nations dans l'esprit de la Déclaration du cœur d'Uluru de 2017; plaidoyer en faveur des réfugiés et des groupes minoritaires; préoccupations communes concernant l'environnement et les changements climatiques. Dans ces activités, les Catholiques travaillent aux côtés des Juifs pour reforcer l'harmonie sociale et rechercher le bien commun.
...avec le peuple juif
Notre relation avec le judaïsme ne ressemble à aucune autre. Saint Paul nous rappelle que nous sommes greffés sur la racine du judaïsme (Romains 11). Jésus, sa mère Miriam (Marie) et ses disciples étaient juifs. Le judaïsme est la racine de laquelle Jésus a germé (Matthieu 1,1-17). Notre foi est centrée sur l'incarnation de Jésus en tant que Juif du premier siècle et sur lui en tant que le Christ ressuscité qui est universel et intemporel. Ainsi, les évêques du Concile Vatican II ont déclaré:
L’Église du Christ reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent, selon le mystère divin du salut, chez les patriarches, Moïse et les prophètes. (Nostra Aetate, No. 4)
En raison de ce lien étroit, la compréhension que l'Église a d'elle-même a une référence permanente et intrinsèque au judaïsme. Les Chrétiens doivent donc être naturellement attentifs à l'expérience juive et désireux de coopérer avec les juifs pour faire advenir le règne de Dieu.
Nous reconnaissons l'alliance durable de Dieu avec les Juifs. Nous savons que Dieu est fidèle et que l'alliance de Dieu avec les Juifs n'a jamais été révoquée. C'est pourquoi les Catholiques évitent toute approche à l'égard des Juifs qui suggère qu'ils seraient privés d'une relation salvatrice avec Dieu.
En outre, ces liens communs renforceront la décision de notre Église locale de suivre une voie synodale dans ses décisions pastorales.
... façonnés par nos Écritures communes
Nos liens sont radicalement bibliques, fondés sur la Torah. Ces attitudes façonnent l'écoute chrétienne de la présence de l'Esprit Saint dans le monde. Cette écoute est importante, alors que les Chrétiens se tournent vers leurs Écritures en pensant au peuple juif, le premier à entendre l'Esprit Saint dans le monde.
Nous recevons le Premier Testament du judaïsme du premier siècle. Même les livres qui ne sont pas inclus dans la Bible juive proviennent d'un contexte juif et judéo-grec. Nous savons également que de nombreux textes du Nouveau Testament proviennent du contexte du judaïsme dans le monde gréco-romain. Les Chrétiens et les Juifs considèrent les Écritures qu'ils partagent comme la parole de Dieu révélée. Ces Écritures partagées peuvent nous nourrir et nous former en tant que peuple de Dieu. Les Chrétiens et les Juifs ont leur propre tradition d'interprétation et d'application. Mais nous pouvons apprendre beaucoup de nos traditions respectives. L'Église a reconnu que les catholiques doivent cultiver "un nouveau respect pour l'interprétation juive de l'Ancien Testament" et "que les Chrétiens peuvent apprendre beaucoup d'une exégèse juive pratiquée depuis plus de 2000 ans" (Commission pontificale biblique, Le peuple juif et ses Saintes Ecritures dans la Bible chrétienne, 2001, No. 21). Nous affirmons la quête mutuelle pour comprendre et apprendre de l'interprétation de la Bible faite par les uns et les autres. Nous reconnaissons que ce que nous appelons l'Ancien Testament était la seule Écriture Sainte que Jésus connaissait. Il s'agit d'un patrimoine commun.
Réparer les fractures en cours de route…
L'Église catholique d'Australie cherche à cheminer avec les personnes de foi et en particulier avec nos sœurs et frères juifs. Ce voyage n'a pas toujours été facile. Il y a eu des fractures au cours de ce voyage. L'Holocauste est la plus importante, alimentée par l'antisémitisme, le supersessionisme, une attitude prosélyte et l'incapacité à reconnaître nos racines dans le judaïsme et la judéité de Jésus.
1. L'antisémitisme
La Shoah est un fait historique dévastateur et le produit d'une longue histoire d'antisémitisme.
L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par la haine des Juifs… de leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. (Définition de travail de l'antisémitisme, Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, 26 mai 2016)
L'antisémitisme a des manifestations rhétoriques et physiques. Sa terreur persiste parmi les Juifs. Notre théologie chrétienne a été remodelée à la lumière de l'Holocauste, la "Shoah". Bien que les Juifs d'Australie vivent aujourd'hui dans une paix et une sécurité relatives par rapport à d'autres parties du monde, ils n'ont pas échappé à l'impact des attitudes et des actions antisémites. L'antisémitisme en Australie a été exacerbé par les tensions politiques dans d'autres parties du monde.
Nous sommes en outre préoccupés par la montée de l'ignorance, voire du déni de l'Holocauste. Un grand nombre de survivants juifs de l'Holocauste ont immigré en Australie après la Seconde Guerre mondiale, et certains d'entre eux sont toujours parmi nous. Le fait que ces personnes et leurs descendants se trouvent encore exposés à la négation et à la minimisation des crimes terribles commis par le régime nazi constitue une violation de leur dignité humaine. Ce sentiment anti-juif a été alimenté par deux mille ans de relations difficiles. Cependant, comme le rappelle le pape François dans son encyclique sociale de 2020, Fratelli Tutti, «toute personne a une dignité inaliénable... tout être humain est mon frère ou ma sœur» (No. 125).
Nous, évêques, continuerons à œuvrer pour la justice pour tous, en particulier pour ceux qui sont marginalisés par des voix radicales et stridentes qui propagent l'antisémitisme, la désinformation et des interprétations erronées de l'histoire.
Une expression théologique de l'antisémitisme est le supersessionisme. Cette construction théologique envisage le judaïsme comme étant remplacé par les enseignements de Jésus et de l'Église. Elle découle d'une mauvaise compréhension du Nouveau Testament et d'un manque d'appréciation de la judéité de Jésus. L'Église catholique n'enseigne, ni ne suggère, qu'Israël a été remplacé par l'Église; elle reconnaît que le judaïsme est toujours vivant et vigoureux et que l'alliance de Dieu avec Israël continue d'être forte et vivifiante.
2. L'évangélisation et non le prosélytisme
En général, l'évangélisation est la proclamation de la bonne nouvelle concernant Jésus et la mission qu'il a confiée à son Église. Dans Evangelii Gaudium, le pape François a adressé cette proclamation en premier lieu à ceux qui s'identifient déjà comme Chrétiens. Il l'a également proposée au monde entier, en particulier aux cultures qui ont oublié Dieu, mais toujours dans le respect de la dignité des consciences humaines. Toute tentative d'imposer, d'induire ou même de contraindre serait en contradiction avec la véritable évangélisation. De telles activités, parfois qualifiées de «prosélytisme», ont entaché l'histoire chrétienne dans le passé et nous les rejetons.
Comme nous l'avons indiqué plus haut dans ce document, notre relation unique avec le peuple juif nous oblige à clarifier davantage notre approche. Comme le déclare la Commission du Vatican pour les relations religieuses avec le judaïsme,
(…) l’Église a été amenée à considérer l’évangélisation des Juifs, qui croient dans le Dieu unique, d’une manière différente de celle auprès des peuples ayant une autre religion et une autre vision du monde. En pratique, cela signifie que l’Église catholique ne conduit et ne promeut aucune action missionnaire institutionnelle spécifique en direction des Juifs. (Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables, No. 40)
3. La relation de Jésus avec le judaïsme et les pharisiens
Jésus était juif. Il a été formé par sa foi juive. La Commission du Vatican pour les relations religieuses avec le judaïsme nous rappelle que
Jésus était un juif ; il baignait dans la tradition juive de son temps et était fortement marqué par son milieu religieux. (Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables, No. 14)
Les écrits de l'Ancien Testament étaient les Écritures de Jésus, et le livre des Psaumes était son livre de prières. De plus, sa relation intime avec Dieu, qu'il appelait «Abba», a façonné sa façon de voir le monde et les gens qui le composent. En paroles et en actes, Jésus a proclamé la présence de Dieu et sa communion avec tous. Le souci de Jésus était de renouveler la foi juive de son peuple, en particulier son amour pour le Dieu révélé dans la Torah.
Cette conviction le rapprochait des Pharisiens, un mouvement de renouveau religieux centré sur la vie spirituelle de la famille. Les portraits des Pharisiens dressés plus tard par les évangélistes ne sont pas historiquement exacts. Dans les Évangiles, les Pharisiens sont dépeints comme les antagonistes de Jésus qui résistent à son enseignement. Jésus les critique. Dans l'Évangile de Jean, il dit que leur père est le diable (Jean 8,44). Ce portrait négatif des Pharisiens dans l'Évangile ne reflète pas leur situation réelle à l'époque de Jésus. La Commission pontificale biblique l'a reconnu,
la présentation des Pharisiens dans les évangiles est influencée en partie par les polémiques plus tardives entre Chrétiens et Juifs. Au temps de Jésus, il y avait sûrement des Pharisiens qui enseignaient une éthique digne d'approbation. (Le peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible chrétienne, No. 67)
Jésus et les Pharisiens proposaient au peuple juif, un renouvelement de sa relation avec Dieu.
Marcher ensemble: Le chemin à parcourir
Ayant foi au Dieu unique et Créateur de tous, les Catholiques et les Juifs peuvent marcher ensemble et travailler ensemble pour renforcer des liens mutuels d'amitié et enrichir le tissu social de notre nation. Pour y parvenir, nous suggérons un certain nombre d'éléments et d'attitudes importants à cultiver:
- Affirmer les relations interreligieuses. Si les Catholiques et les Juifs le font régulièrement et publiquement lors des grandes manifestations commémoratives, il est également important que ces relations soient affirmées lorsque des Catholiques et des Juifs se rencontrent, conversent et coopèrent au cours d’activités quotidiennes – dans des contextes de voisinage, dans des centres commerciaux, sur des terrains de sport, sur des lieux de travail, et ailleurs.
- Nous engager ensemble dans l'action sociale. Les Juifs et les catholiques partagent un engagement en faveur de la justice en œuvrant ensemble pour la paix et l'harmonie dans la société. Nous pouvons coopérer activement pour lutter contre toutes les formes d'antisémitisme, de haine religieuse et de discrimination à l'égard des religions. Nous pouvons également continuer à travailler, côte à côte, pour soutenir les politiques gouvernementales qui améliorent la vie de tous et contribuent à faire de l'Australie une société ouverte et accueillante. Juifs et Catholiques sont arrivés sur la First Fleet. Le souvenir de cette histoire commune nous encourage à travailler ensemble à la justice pour les peuples des Premières nations, dont l'histoire remonte à 60 000 ans. En tant que croyants dans les actions créatrices de Dieu, nous partageons également le désir de préserver et de prendre soin de cette planète menacée.
- Que les Juifs et les Catholiques étudient ensemble les Écritures, lorsque cela est possible. C'est une merveilleuse occasion d'élargir et d'approfondir la connaissance des Écritures et de se lier d'amitié. Cela peut aussi aider les Catholiques à prendre conscience des domaines dans lesquels nos textes catéchétiques et nos célébrations liturgiques peuvent éviter les attitudes négatives à l'égard des Juifs et du judaïsme.
- Que les Juifs et les Catholiques honorent la dignité de leurs différences respectives. Les deux traditions doivent être respectées en tant que telles. La différence entre l'eucharistie et le seder juif en est un exemple. Les deux sont des événements sacrés, mais il ne faut pas les confondre. Les points de différence sont des moments d'éducation pour les Catholiques en ce qui concerne les fêtes et les pratiques rituelles juives.
- Que les célébrations liturgiques catholiques évitent les stéréotypes négatifs sur les Juifs et le judaïsme. La liturgie offre un culte à Dieu et nous forme en tant que communauté. Ce n'est pas le lieu pour faire des commentaires négatifs ou des comparaisons sur nos frères et sœurs aînés, le peuple juif, ou les Pharisiens, les ancêtres du judaïsme rabbinique. Nous avons demandé à notre Commission de liturgie d'élaborer des documents destinés à aider ceux qui prêchent, président ou préparent le culte dans nos églises à développer une meilleure compréhension et une plus grande sensibilité à cet égard.
- Que les textes catéchétiques catholiques et les autres médias soient constamment mis à jour à la lumière des dernières recherches bibliques et historiques. Par exemple, les Chrétiens ont souvent traduit Torah par «loi», alors qu'il est préférable de la comprendre comme un enseignement. Un autre exemple serait la correction de la théologie supersessioniste.
- Que les soins pastoraux soient offerts avec un grand respect et en toute connaissance de cause aux couples interreligieux des deux traditions. Les couples doivent réfléchir à la manière dont ils élèveront leurs enfants en tenant compte des deux traditions. En outre, une formation et des ressources appropriées doivent être mises à la disposition des célébrants de mariage juifs et catholiques.
Conclusion
«A cela nous sommes poussés, juifs et chrétiens, par le précepte de l’amour du prochain, une espérance commune du Règne de Dieu et le grand héritage des Prophètes» (Notes pour une correcte présentation des Juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Église catholique, No. II.11)
L'histoire des relations entre Juifs et Catholiques en Australie a été le plus souvent positive. Deux exemples suffisent. Les Juifs étaient aux côtés des Catholiques en tant que bagnards et premiers colons arrivés sur les côtes australiennes au dix-huitième siècle. Sainte Marie de la Croix MacKillop a été soutenue par les Juifs dans son ministère, en particulier au moment de son excommunication en 1871. Dans ce document, nous cherchons à poursuivre cette histoire de coopération, de soutien mutuel et d'approfondissement de l'engagement et du dialogue religieux. Le commentaire du pape Benoît XVI est particulièrement pertinent. Il se réfère à la lettre de Saint Paul aux Romains :
(…) saint Paul utilise la belle image de l’olivier pour décrire les relations très étroites entre Chrétiens et Juifs: l’Église des Gentils est comme un rameau d’olivier sauvage, greffé sur l’olivier franc qui est le peuple de l’Alliance (cf. Romains 11,17-24). Nous tirons donc notre nourriture des mêmes racines spirituelles. Nous nous rencontrons comme des frères, des frères qui à certains moments de leur histoire ont eu une relation tendue, mais qui sont maintenant fermement engagés dans la construction de ponts sur la base d’une amitié durable. (Verbum Domini, No. 43)
Les propos suivants, tirés de Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables, sont tout aussi pertinents au moment où nous concluons nos réflexions sur l'amélioration des relations entre Juifs et Catholiques en Australie:
Le premier objectif du dialogue est l’approfondissement de la connaissance mutuelle entre Juifs et Chrétiens. On ne peut apprendre à aimer que ce qu’on a été amené à connaître progressivement, et on ne peut connaître vraiment et profondément que ce qu’on aime. Cet approfondissement de la connaissance s’accompagne d’un enrichissement mutuel grâce auquel les partenaires du dialogue deviennent les bénéficiaires de dons. La Déclaration conciliaire Nostra Ætate (No. 4) parle du riche patrimoine spirituel qui attend d’être découvert pas à pas à travers les études bibliques et théologiques et à travers le dialogue. (Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables, No. 44).
Fidèles à la démarche entamée par Nostra Aetate et aux nombreux développements positifs dans les relations judéo-catholiques en Australie depuis la colonisation et surtout au cours des cinquante dernières années, nous espérons que la présente déclaration donnera un nouvel élan au dialogue et à la coopération entre Catholiques et Juifs sur de nombreux fronts, pour l'amélioration de la société australienne.