La catéchèse en lien avec le judaïsme. Extrait du nouveau Directoire pour la catéchèse (2020)

Jeudi le 25 juin 2020, le conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation a rendu public le nouveau Directoire pour la catéchèse, qui succède à ceux de 1971 et de 1991. Ce long document comporte une section qui rassemble, pour les fins de la catéchèse, les éléments essentiels de l’enseignement récent de l’Église catholique sur le judaïsme (§ 347-353). Nous la reproduisons ici.

La catéchèse en lien avec le judaïsme

347.    «L’Église, Peuple de Dieu dans la Nouvelle Alliance, découvre, en scrutant son propre mystère, son lien avec le peuple Juif à qui Dieu a parlé en premier»[71] et, reconnaissant le riche héritage commun, promeut et recommande la connaissance mutuelle, l’amitié et le dialogue (cf. Nostra Aetate 4). En fait, grâce à ses racines juives, l’Église est ancrée dans l’histoire du salut. Le dialogue judéo-chrétien, mené honnêtement et sans préjugés, peut aider l’Église à mieux comprendre certains aspects de sa propre vie, en mettant en lumière les richesses spirituelles préservées dans le judaïsme. Les objectifs du dialogue seront également constitués par une prise de position résolue contre toute forme d’antisémitisme et l’engagement commun en faveur de la paix, de la justice et du développement des peuples.

348.    Pour toutes ces raisons, une attention particulière doit également être accordée dans la catéchèse à la religion juive et aux thèmes du judaïsme. En particulier, il faudra prendre soin de présenter quelques points décisifs;

349.    pour les chrétiens, le judaïsme ne peut être considéré simplement comme une autre religion parce que le christianisme a des racines juives et que les relations entre les deux traditions sont uniques: «Jésus était juif, a vécu dans la tradition juive de son temps et a été formé de manière déterminante par cet environnement religieux»[72];

350.    «La Parole de Dieu est une réalité unique et indivise qui se concrétise dans le contexte historique de chacun»[73]: celle qui a son accomplissement en Jésus-Christ a son expression historique dans la Torah qui exprime l’intervention de Dieu en faveur de son peuple;

351.    l’Ancien Testament fait partie intégrante de l’unique Bible chrétienne et l’Église témoigne de sa foi en l’unique Dieu, auteur des deux Testaments, rejetant ainsi toute prétendue opposition entre les deux;

352.    la Nouvelle Alliance ne se substitue pas à l’Alliance de Dieu avec Israël, mais la présuppose: cette première Alliance n’a jamais été révoquée (cf. Romains 11, 28-29) et sa validité demeure, trouvant sa réalisation plénière dans ce que Jésus a accompli avec son mystère de salut;

353.    l’Église et le judaïsme ne peuvent être présentés comme deux voies de salut  il ne découle pas de la confession de la médiation salvifique universelle et exclusive de Jésus-Christ, cœur de la foi chrétienne, l’exclusion des juifs du salut; en réalité, «l’Église attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le Seigneur d’une seule voix et “le serviront sous un même joug” (Sophonie 3, 9)» (Nostra Aetate 4).

[71] Catéchisme de l’Église catholique 839. Cf. COMMISSION POUR LES RELATIONS RELIGIEUSES AVEC LE JUDAÏSME, Orientations et suggestions pour l’application de la déclaration conciliaire Nostra Aetate, 4 (1er décembre 1974) ; ID., Notes pour une correcte présentation des juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Église catholique (24 juin 1985) ; ID., «Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables» (Rm 11, 29). Une réflexion théologique sur les rapports entre catholiques et juifs à l’occasion du 50e anniversaire de Nostra Aetate (no 4) (10 décembre 2015). Voir aussi Evangelii Gaudium 247-249.

[72] COMMISSION POUR LES RELATIONS RELIGIEUSES AVEC LE JUDAÏSME, «Pourquoi les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables», op. cit., 14.

[73] Id., 25.

Remarques de l’éditeur

Source : Église catholique de France.