Première réunion du comité scientifique du musée de la culture juive de Fès

Le comité scientifique du musée de la culture juive de Fès a tenu, le vendredi 16 avril 2021, sa première réunion, marquée essentiellement par la signature d’une convention relative à l’acquisition des objets d’art devant être exposés dans cet espace culturel et patrimonial, en cours de construction.

Aux termes de cette convention, signée par Othmane El Ferdaous, Essaid Zniber, Mohand Laenser et Mehdi Qotbi, il sera procédé à la mise en place d’un cadre de financement destiné à l’acquisition des objets d’art qui seront exposés dans ce musée.

«Cette réunion est l’occasion également de célébrer deux projets bénéfiques, en l’occurrence le musée de l’art de l’Islam, qui sera l’un des plus beaux musées au monde, et le musée de la culture juive à Fès, qui constituent un message fort que nous envoyons au monde dans une période de difficulté et de repli sur soi», avance Mehdi Qotbi, Président de la Fondation nationale des musées du Maroc.

Préservation du patrimoine matériel et immatériel

«Ce projet, d’une haute portée symbolique né de la vision éclairée de Sa Magesté le Roi [Mohammed VI], s’inscrit dans la conception de l’identité nationale unique et diverse gravée dans le préambule de la constitution de 2011»[1], ajoutant que cette initiative royale «dépasse l’univers muséal pour rendre justice à notre passé commun et met en relief la défense et la conservation du patrimoine matériel et immatériel de l’affluent hébraïque de l’identité nationale», a souligné Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil des communautés israélites du Maroc et également président comité scientifique du musée de la culture juive de Fès.

Après avoir mis l’accent sur la réhabilitation récemment des synagogues Ettedgui à Casablanca et Slat Attia à Essaouira, «deux projets qui répondent parfaitement à ce grand dessein royal», M. Berdugo a fait état d’autres projets de rénovation ou en cours d’étude, notamment la rénovation des synagogues Bensimon (El Jadida), Mansano (Fès), le musée juif de Tanger, le musée Dar El Mellah et le musée juif de Casablanca.

Cet effort a permis également la restauration d’une vingtaine de synagogues de rite «Beldi» ou «sépharade» à travers le Maroc, a-t-il fait remarquer, ajoutant que «l’extraordinaire» opération de réhabilitation menée conformément aux Hautes Orientations Royales depuis 2010 a abouti à la réhabilitation de 170 cimetières, sanctuaires et mausolées à travers le Royaume.

Elle a permis aussi de dégager des milliers de sépultures enfouies sous la terre et restaurer près de 14.000 pierres tombales, a-t-il dit, qualifiant cette opération «d’unique dans les annales de l’humanité en ce sens qu’elle constitue un hommage rendu à la mémoire des siècles et d’un art de vivre ensemble entre fidèles de deux religions dans le respect et la tolérance, dont le musée de la culture juive marocaine de Fès constituera la clé de voûte».

Le programme d’intervention mené par l’Agence de développement et de réhabilitation (Ader-Fès) englobe l’ensemble des édifices et lieux de culte juifs qui nécessitent une restauration dont le musée de la culture juive, l’école juive (Em-Habbanim), la place Arset Zerb, la restauration de la synagogue Mansano et les façades de la rue Mellah.

«La valorisation de l’identité patrimoniale plurielle, menée conformément aux Hautes Orientations royales, est un atout pour le Maroc d’aujourd’hui et de demain», a souligné, pour sa part, le ministre la culture Othman El Ferdaous, ajoutant que les musées de l’art de l’islam et de la culture juive marocaine constituent de «véritables jalons pour les générations futures au vu du message très fort qu’ils véhiculent».

[1] [NDLR] Le préambule de la Constitution du 1er juillet 2011 du Maroc évoque son «affluent hébraïque».

Remarques de l’éditeur

Source: Médias24, 17 avril 2021 (Utilisé avec permission).