«Nous sommes tous en danger lorsque les valeurs de l’humanité sont abandonnées »

Appelant le monde à "se tenir ensemble contre la normalisation de la haine", le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a souligné dans son message pour la Journée internationale dédiée aux victimes de l’Holocauste que chacun a la responsabilité de résister rapidement et fermement au racisme et la violence.

26 janvier 2018 – M. Guterres a rappelé que la Journée internationale, célébrée chaque année le 27 janvier, a été créée pour honorer la mémoire de six millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs qui ont péri dans l’Holocauste et d’innombrables autres qui ont perdu la vie.

Pourtant, des décennies après la Seconde Guerre mondiale, l’antisémitisme persiste encore et on note un accroissement d’autres formes de préjugés.

Citant les néo-nazis et les groupes de suprémacisme blanc parmi les principaux pourvoyeurs de la haine extrême, le chef de l’ONU a déclaré que trop souvent, des points de vues aussi vils sont en train de passer des marges vers le courant dominant des sociétés et de la politique.

« Chaque fois que des valeurs de l’humanité sont abandonnées et partout où elles sont abandonnées, nous courons tous des risques », a souligné le Secrétaire général.

« Nous avons tous la responsabilité de résister rapidement, clairement et résolument au racisme et à la violence », a-t-il déclaré, ajoutant: « Grâce à l’éducation et la compréhension, nous pouvons construire un avenir de dignité, de droits humains et de coexistence pacifique pour tous ».

Pour sa part, Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, considère que cette douloureuse journée de commémoration des victimes de l’Holocauste nous force à « méditer sur les horreurs auxquelles peuvent conduire l’intolérance et le racisme ».

« La brutalité sadique des atrocités infligées par le régime nazi aux Juifs, Roms, Slaves, personnes handicapées, dissidents politiques, homosexuels et autres s’est nourrie de propagande, de falsifications et d’incitations à la haine », a-t-il ajouté, soulignant comment ils ont été dénigrés et calomniés, « les uns après les autres se sont vus refuser leurs droits et, ultimement, nier leur humanité ».

M. Zeid a rappelé la mise en garde de Primo Levi, qui a survécu au camp de concentration d’Auschwitz Birkenau : « C’est arrivé, donc cela peut se reproduire ».

« Alors que nous honorons les victimes de l’Holocauste », a poursuivi M. Zeid, « nous devons également reconnaître la nécessité d’empêcher la répétition de l’antisémitisme et de toutes les formes de haine et de discrimination raciales et religieuses aujourd’hui ».

Il a insisté sur l’importance de maintenir des institutions indépendantes d’état de droit et une presse libre, de promouvoir le respect des droits de l’homme et l’éducation, qui doit être au cœur de tous les efforts visant à combattre l’antisémitisme, le racisme et toutes les formes de discrimination.

« En honorant les victimes de l’Holocauste, nous devons reconnaître que ce n’est qu’en nous considérant les uns et les autres comme pleinement égaux en dignité et en droits que nous pourrons nous unir pour surmonter les nombreux défis auxquels l’humanité est confrontée », at-il conclu.

Pour sa part Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a qualifié la Journée d’appel à renforcer l’engagement des nations en faveur de la paix.

En se rappelant que le pire est possible, on doit également regarder en avant, a-t-elle déclaré, ajoutant que le combat contre l’antisémitisme, sous quelque forme que ce soit, « est au cœur de cette lutte » dans laquelle chacun a un rôle à jouer.

« Nous pouvons développer la conscience contre l’oubli, le déni, le révisionnisme historique, la relativisation des crimes et le retour des stéréotypes qui alimentent la haine. Nous pouvons nous opposer à la manipulation des faits en disant la vérité », a-t-elle affirmé.

Parmi les divers événements marquant la Journée dans l’ensemble du système des Nations Unies en 2018, signalons la cérémonie annuelle de commémoration de l’Holocauste, le mercredi 31 janvier, avec des interventions du Secrétaire général, du Président de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, des représentants d’Israël, de l’Allemagne et des États-Unis.

 

Remarques de l’éditeur

Source : Nations Unies.