Mgr Pizzaballa à l'occasion de la Pentecôte : "Jérusalem est une maison de prière pour tous les peuples"

Compte rendu des inteventions du Patriarche Latin de Jérusalem lors de la Vigile et de la messe solennelle de la Pentecôte à Jérusalem les 22 et 23 mai 2021.

À Jérusalem, samedi le 22 mai 2021, Sa Béatitude le Patriarche Pierbattista Pizzaballa, Patriarche Latin de Jérusalem, lors de la Vigile de la Pentecôte, a présidé les prières et les demandes d'intercession pour la justice et la paix pour lesquelles il avait appelé à prier au nom des Chefs d'Églises Catholiques et en collaboration avec le Comité Épiscopal des Religieux masculins et de l'Union des Religieuses. La veillée s'est tenue à la basilique Saint-Étienne des Pères Dominicains à Jérusalem.

Mgr Boulos Marcuzzo, Vicaire du Patriarcat Latin de Jérusalem, le père Hanna Kildani, Vicaire du Patriarcat Latin de Nazareth, et plusieurs autres prêtres du Patriarcat Latin ont concélébré la cérémonie, à la lueur des conditions difficiles que connaît la Terre Sainte, en présence de nombreux Religieux et Religieuses, de M. René Troccaz, Consul Général de France à Jérusalem et d'autres personnes qui exercent leur service en Terre Sainte.

Dans son homélie, le Patriarche Latin a mis l'accent sur l'importance de prier pour la paix, la justice, la fin de la violence et de la guerre en Terre Sainte. «Par-dessus tout, nous sommes unis dans la prière avec les familles de ceux qui ont été tués ces derniers jours, avec ceux qui ont perdu leur maison, avec ceux qui sont laissés seuls et sans espoir dans leur vie. Nous prions pour notre petite communauté de Chrétiens à Gaza, désemparée par cette énième vague de violence, mais aussi pour tous ses habitants qui sont depuis de nombreuses années humiliés, privés de liberté, de dignité et de droits fondamentaux», a déclaré le Patriarche Pizzaballa.

L'Évêque de Jérusalem a souligné l'importance de la Ville Sainte de Jérusalem, qui dès le début a été appelée «maison de prière pour tous les peuples» (Isaïe 56,7). Il a ajouté: «Jérusalem est pour tous : Chrétiens, Juifs et Musulmans, Israéliens et Palestiniens. Tous avec les mêmes droits et la même dignité, tous des citoyens égaux. Toute exclusion ou imposition, blesse l'identité de la Ville et cela ne peut être passé sous silence ou ignoré.»

 Il a conclu en priant l'Esprit Saint de «nous donner le courage de défendre la justice sans compromettre la vérité, de nous rendre capables de pardonner» tout en demandant à Marie, notre Mère, de veiller sur sa patrie terrestre, de la couvrir d'une protection spéciale et de dissiper les ténèbres de l'erreur, là où avait brillé le Soleil éternel de la Justice.

Le jour de la Pentecôte, dimanche 23 mai, le Patriarche a présidé la messe solennelle annuelle à l'Abbaye de la Dormition à Jérusalem. Mgr Boulos Marcuzzo, le père Bernard Maria Alter, abbé du Monastère Bénédictin de l'Abbaye de la Dormition, et plusieurs autres frères bénédictins et prêtres du Patriarcat Latin ont concélébré. Plusieurs communautés religieuses étaient également présentes pour assister à la Sainte Messe, en plus des fidèles.  

Dans son homélie, et à la lumière de l'Évangile de Jean (Jean 20,19-23), le Patriarche a évoqué le soir de Pâques où Jésus est apparu à ses disciples et leur a donné son Esprit. «La Pentecôte révèle définitivement le mystère de l'homme: le soir de Pâques, par le souffle de Jésus, Dieu fait de nous une créature nouvelle, appelée à tenir ensemble la vie naturelle et la vie divine, la chair et l'Esprit, la terre et le ciel. Ce n'est qu'alors que l'homme est complet». Le patriarche Pizzaballa a ajouté: «Le soir de Pâques, Jésus donne l'Esprit aux disciples réunis et les recrée comme une communauté de frères. L'Église est née».

Le Patriarche a noté que "l'œuvre de l'Esprit est un événement de communion, elle crée une fraternité, compose avec les différences, rend possible l'unité. En d'autres termes, elle est à l'origine de l'Église. La vie nouvelle de l'Esprit est une vie qui n'est plus vécue dans la recherche solitaire de son propre épanouissement, mais dans la rencontre avec le frère qui partage notre vie: elle ne peut être vécue si elle n'est pas à son tour communiquée, partagée, donnée, parce que cette même vie, en elle-même, n'est rien d'autre qu'un don. Si nous la retenons et si nous la possédons, l'Esprit s'éteint, et nous retournons à la mort.»

Sa Béatitude a conclu son homélie en demandant au Seigneur de «pardonner nos infidélités, de nous rendre, à notre tour, capables de nous pardonner mutuellement et de nous soutenir dans notre désir commun de participer pleinement à l'action de l'Esprit et de devenir des bâtisseurs d'unité et de paix dans le monde.»

Remarques de l’éditeur

Source : Patriarcat latin de Jérusalem; publié le 25 mai 2021