L’Amitié Judéo-Chrétienne de France (A.J.-C.F.) et la revue Sens

Fondée en 1948, par Jules Isaac et Edmond Fleg, l"Amitié Judéo-Chrétienne de France (A.J.-C.F.) est affiliée au Conseil International des Chrétiens et des Juifs depuis ses origines. Dans l"esprit des " Dix points de Seelisberg " (1947), l"A.J.-C.F. décrit sa mission comme suit

L"Amitié Judéo-Chrétienne de France (A.J.-C.F.) et la revue Sens

Fondée en 1948, par Jules Isaac et Edmond Fleg, l"Amitié Judéo-Chrétienne de France (A.J.-C.F.) est affiliée au Conseil International des Chrétiens et des Juifs depuis ses origines. Dans l"esprit des " Dix points de Seelisberg " (1947), l"A.J.-C.F. décrit sa mission comme suit1 :

L"A.J.-C.F. a pour tâche essentielle de faire qu"entre Judaïsme et Christianisme, la connaissance, la compréhension, le respect et l"amitié mutuels se substituent aux malentendus séculaires et aux traditions d"hostilité qui ont trop souvent marqué leurs relations à diverses périodes de l"histoire.

Elle veut, en particulier par un dialogue fraternel et une coopération active, éviter le retour des erreurs, des fautes et des crimes passés, et combattre l"antisémitisme et l"antijudaïsme dans toutes leurs manifestations.

Elle exclut de part et d"autre toute espèce de prosélytisme et ne vise aucunement à une fusion des religions ou des Églises. Elle ne demande à personne de renoncer à ses croyances.

L"A.J.-C.F. attend de chacun de ses membres une totale loyauté d"esprit dans les échanges et dans la recherche de la vérité, afin de développer des liens fraternels et de faciliter des actions conjointes pour le bien de tous.

Présidée par M. Paul Thibaud, l"A.J.-C.F. est parrainé par un comité d"honneur dont font partie de nombreuses personnalités juives et chrétiennes, parmi lesquelles les Grands Rabbins René-Samuel Sirat et Alain Goldmann et les Cardinaux Jean-Marie Lustiger et Roger Etchegaray.

L"A.J-C.F. est une fédération qui rassemble des groupes locaux et des adhérents isolés, en France et hors de France ; chaque groupe est autonome. La fédération compte plusieurs groupes dans la grande région parisienne et dans de nombreuses autres villes du pays (Aix-en-Provence, Angers, Besançon, Bordeaux, Dijon, Grenoble, Lyon, Marseille, Mulhouse,Rennes, Strasbourg Toulouse, etc.).

L"A.J.-C.F. organise régulièrement des conférences, des journées d’études, des voyages en Israël. Elle prend position et intervient auprès des autorités et des médias, et elle participe à des manifestation, principalement pour contrer la recrudescence de l"antisémitisme en France, les attaques contre l"Etat d"Israël, etc. Elle maintient des contacts étroits avec les autorités civiles et religieuses du Judaïsme et du Christianisme. Elle décerne également un prix annuel pour honorer une personne ou une institution ayant contribué au rapprochement des Juifs et des Chrétiens.

L"A.J.-C.F. publie depuis 1975 la revue SENS, un mensuel dont chaque numéro traite d"un thème fondamental. On y trouve aussi des échos de faits importants de l"actualité, des annonces de rencontres et conférences projetées à Paris et en Province et des recensions d"ouvrages. La revue est dirigée par le Professeur Yves Chevalier, assisté d"une solide équipe de rédaction. Voici, à titre indicatif, les sommaires des trois premiers numéros de l"année 2005 :

SENS - Janvier 2005
 

DE L"INTERPRÉTATION DE LA TORAH

 


 
Le TaNaH et la divergence du premier siècle (F. Diény)
Le Talmud comme médiation (A. Abécassis)
Le Nouveau Testament : écran ou guide entre le croyant et l"Ancien Testament ? (J. Joosten)
p. 1
p. 3
p. 10

 
Stanislas Musial s.j., notre ami (R. J. Weksler-Waszkinel)
Mont Sion (M. Goldwasser)
p. 22
p. 29

 
Analyse de la résurgence des actes anti-juifs en 2003 (A. Lellouch) p. 33

 
Sens a publié en 2004 p. 42

 

 

SENS - Février 2005
 

UN NOUVEAU REGARD SUR LE PEUPLE JUIF

L"EXEMPLE DE LA CONGRÉGATION DES SŒURS DE SION

Réunions d"automne (Y. Chevalier) p. 65

 
Une double fidélité. L"évolution de la Congrégation dans sa relation aux Juifs, 1946-1969 (O. Rota)
"Israël et Nous", la revue des Sœurs de Sion de Paris (P. Marx)
Quatre lettres de Jules Isaac à Sœur Marie Pierre à propos d"Israël et Nous
p. 67
p. 78
p. 98

 
Juifs et Gentils, entre histoire et aggadah (R. Fontana)p. 103

 
"Fête des Lumières", rassemblement organisé par le B"nai B"rith le 12 décembre 2004
Intervention de Paul Thibaud
p. 120

 
Les Livres p. 122

 
Lettres et Carnets, 1914-1917 par Jules Isaac (P. Pierrard)  

 

SENS - Mars 2005
 

THÉOLOGIE CHRÉTIENNE APRÈS AUSCHWITZ

Méditations du Père Michel De Goedt


 
Liminaire (B. Charmet, Y. Chevalier)
Des mots si justes (Grand Rabbin G. Bernheim)
" On ne pardonne pas Auschwitz aux Juifs " (Père M. de Goedt)
La véritable "question juive" pour les Chrétiens (Père M. de Goedt)
Penser la théologie de la Rédemption après Auschwitz (Père M. de Goedt)
p. 129
p. 131
p. 135
p. 141
p. 157

 
Les Livres
          L"énigme antisémite de Daniel Sibony (Père M. de Goedt)
          Le Vatican contre les Juifs de David Kertzer (Père J. Dujardin)
p. 175

 

 

Le numéro de mars comme le signale son directeur (correspondance privée), comporte trois articles du Père Michel de Goedt : " Le premier est original, écrit pour la revue, mais les deux autres textes sont déjà anciens, partiellement publiés dans un cahier à diffusion restreint ". Le troisième article, en particulier, était devenu pratiquement impossible à trouver. On y lit une réflexion remarquable sur la théologie de la Rédemption après Auschwitz, dont voici un bref extrait :

Ne pas mettre la souffrance du Christ au sommet de la souffrance humaine, cette proposition ne sent-elle pas le soufre ? On le penserait à tort, nous croyons pouvoir le montrer. Jésus de Nazareth a été homme parmi les hommes, connaissant les limites que tout homme connaît, apprenant d"expérience ce que c"est d"être homme, obéir à son Père, s"émerveiller à le voir manifester son bon plaisir sur des voies inattendues, le prier, souffrir, entrer en agonie, traverser les ténèbres de l"abandon... C"est une tentation permanente en christologie que de vouloir, pour ainsi dire, infinitiser dans le Christ ce qui, précisément, fait scandale: l"assomption, sans confusion aucune, de conditions nécessairement limitées de temps, de lieu, d"éducation, de liens avec son peuple. Être serviteur a d"abord signifié pour le Christ être un homme parmi d"autres, " frère et compagnon " se plaît à rappeler saint Jean de la Croix, sans rien qui le distinguât en " humanité " des autres hommes. C"est pourquoi le " plus " de la souffrance du Christ n"est pas à chercher dans une quantité plus grande de souffrances, ni même dans une sensibilité plus grande -ce serait là de nouveau comme infinitiser ce qui est de l"homme; encore qu"il faille ici distinguer entre emplois et emplois du mot: " sensibilité ", rien n"oblige à tenir qu"à souffrance physique égale, le Christ ait été plus sensible que les autres hommes. Le Christ n"a pas été un champion de la souffrance, on a honte de devoir le rappeler, quand on songe au noir océan de souffrances, sévices, humiliations, avilissements, qui a submergé les camps d"anéantissement. Le Christ a été un modeste souffrant parmi d"autres; son humilité a aussi consisté à accepter d"apprendre d"expérience ce que c"est que souffrir, pour savoir un peu de quelle souffrance il se rendait solidaire. S"il a promis avec humilité et douceur de coeur de soulager les accablés, ce n"est pas au nom de l"expérience d"un plus grand accablement mais, peut-on oser préciser, parce qu"il a perçu " de près " ce plus grand accablement qui n"était pas le sien et qu"ainsi, seulement, il a fait sien.[Sens, 2005 no 3, p. 165]

Notes
  1. Ces informations sont extraites du dépliant d"information de l"A.J.-C.F. transmis par le Prof. Yves Chevalier, directeur de la revue Sens. Nous le remercions de sa collaboration.

 

Remarques de l’éditeur

On peut se procurer la revue au Siège de l"Amitié Judéo-Chrétienne de France, 60, rue de Rome - 75008 Paris. Tél. : 01 45 22 12 38 - Fax : 01 45 22 12 68.